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Pourquoi choisir le systema

systema à nantes

Il existe de nombreuses voies d’entrée dans le Systema.

Aucune n’est meilleure ou pire. Il est important en revanche de savoir pourquoi on fait les choses pour se fixer des objectifs (qui bien sûr pourront évoluer avec le temps).

Self-défense et application professionnelle

Le Systema a été développé dans sa forme actuelle par des officiers des forces spéciales russes. Son objectif, à l’époque, était la survie du soldat et la mort de l’adversaire. En étendant depuis 20 ans la formation aux civils et aux forces de sécurité civile, le Systema s’est enrichi d’applications compatibles avec la vie quotidienne des pratiquants. Le Systema permet de faire face avec confiance, clairvoyance mais sans arrogance aux situations de conflits violents.

Le Systema vous apportera d’immenses compétences en matière de défense personnelle, de tactique de combat et de capacités à défendre ceux qui comptent pour vous.

 

Redécouvrir sa mobilité

Servant de base aux applications de combat, le développement de la mobilité est une part très importante des cours de Systema. Que ce soit au sol, debout, avec des armes, avec plusieurs partenaires on apprend à se déplacer le plus librement possible, pour vaincre ses propres restrictions et explorer son réel potentiel. La compréhension de son propre mouvement est une condition indispensable à la compréhension d’un mouvement adverse.

On peut parfois trouver dans la littérature martiale des ouvrages comme « les 126 techniques pour vous défendre en toute circonstances ». Ici pas de techniques ou d’enchaînements prédéterminés, mais un conditionnement du corps à choisir de façon autonome le bon mouvement, la bonne réponse pour vous, quelle que soit le situation.

 

« Connais toi toi-même »

Cette phrase de Socrate illustre et résume le chemin du Systema.

C’est d’abord une découverte personnelle de ses capacités, de sa psyché, et de ses peurs. Cet état d’esprit devra vous accompagner dans tous vos entraînements, car c’est la clé d’un apprentissage en profondeur du Systema.

Gagnons du temps et soyons clair tout de suite, le Systema vous traite comme des personnes capables de comprendre et surtout d’incorporer des principes propres à vous faire évoluer sur le plan physique, psychique et spirituel. Le systema se vit, se ressent, se partage entre pratiquants. Les instructeurs que vous croiserez ne seront jamais vos maîtres ; mais des personnes passées par les mêmes étapes que vous. Ils vous montreront leur façon d’illustrer ces principes, comme vos partenaires vous montreront la compréhension qu’ils en ont.

Ce sera à vous de faire marcher votre cerveau et de faire votre chemin.

 

Quelques articles et contenus, pour poursuivre la réflexion….

Blog Alexandre SystemaRetrouvez-en des contenus sur le Systema

(Articles, vidéos, critiques DVD)

 

screen-video Vidéo « Découvrez le systema » avec Helly Khosrow
 
  • Travailler dans la continuité. 
  • Utiliser l’environnement. 
  • Regrouper les capacités. 
  • Cercles et spirales. 
  • Réagir par rapport aux situations. 
  • Utiliser toutes les parties du corps. Pas de tactique prédéterminée. 
  • Respiration. 
  • Utiliser le point fort sur le point faible. 
  • Travail en vague. 
  • Travail en impulsions. 
  • Contourner la force. 
  • Points de douleur. 
  • Être actif dans toutes les positions. 
  • Économiser les mouvements. 
  • Autonomie des mouvements.
  • Inspirer par le nez, expirer par la bouche. 
  • Mener, le geste doit suivre la respiration. Laisser le souffle mener l’action physique. 
  • Suffisance, prendre uniquement l’air dont vous avez besoin pour effectuer l’action. 
  • Continuité, continuer à respirer sans interruption qu’importe ce que vous faites. 
  • Pendule, laisser chaque cycle de souffle se terminer normalement. 
  • Indépendance, aucune action n’est invariablement liée à une phase de respiration. 
  • Aucune tension ; maintenir vos muscles et votre corps détendus.
  • Ne pas être agressif. 
  • Utiliser tout pour obtenir le résultat souhaité. 
  • Vivre en harmonie. 
  • Ce n’est pas l’arme qui blesse mais celui qui la tient. 
  • Penser, penser, penser. 
  • Pas de règle dans l’action. 
  • La colère et la peur sont nécessaires.
  • La peur ne doit pas disparaître entièrement. 
  • Pouvoir s’échapper ou esquiver sans perdre le contact. 
  • Tout doit être fait avec conscience et relaxation. 
  • Peu importe ce que vous faites, n’ayez pas peur de sembler drôle ou bizarre.

L’art martial russe du Systema est apparu en dehors de son pays d’origine en 1993. Ce qui a suivi n’est rien de moins qu’une invasion martiale. Avec à sa tête Vladimir Vasiliev, l’expert charismatique et ancien membre des Forces Spéciales russes, les Spetznaz, cet art unique est en train d’étendre largement  et profondément ses racines à travers le monde. Avec son fort penchant pour les tactiques non-orthodoxes, comme tout ce qui est différent et nouveau, le Systema a rapidement été la cible de scepticisme et de débats. Sa longue histoire et sa mise au secret durant l’ère soviétique n’ont fait qu’accentuer les choses. Malgré tout, son efficacité ne pouvant être occultée, rapidement les leaders d’arts martiaux comme les novices se sont tournés en masse vers le Systema pour découvrir par eux-mêmes le pouvoir de cet art incroyable.

     Comme beaucoup de grands maîtres, l’apparence de Mikhail donne une fausse idée de ses incroyables capacités ou les expériences extraordinaires qui l’ont forgé. Né en 1961 en Biélorussie, le Mikhail d’aujourd’hui est bien différent de l’athlète qui a intégré les Forces Spéciales russes à seulement 15 ans. Sa corpulence robuste et son large sourire me font plus penser à un gentil tonton qu’à un soldat d’élite. Pourtant c’est un homme qui il y a peu était encore Colonel des Forces Spéciales. Un homme qui a survécu à toutes les situations de crises, de la prise d’otages aux opérations militaires secrètes, et qui a été conseiller personnel du Ministre de la Justice. Sur le tatami, même aujourd’hui, Mikhail dispose d’une vitesse de réaction et d’une grâce dans le mouvement que vous attendriez plus d’un homme beaucoup plus menu. Au-delà de cette remarque évidente, c’est plus souvent son humilité, son humour et sa générosité qui laissent une marque des plus durables sur ses élèves.

 « Pourquoi as-tu commencé les arts martiaux ? »

Mon père était un grand maitre aux capacités indicibles. Il m’a enseigné dès mon plus jeune âge. Ensuite quand je suis entré dans l’armée, ce qu’il m’avait enseigné est devenu une question de vie ou de mort.

« Qu’est-ce qui t’a mené à t’engager dans l’armée ? »

On m’a demandé si je voulais devenir un héros et rencontrer des femmes. Evidemment j’ai dit oui. (Rires). Une fois engagé, il n’y avait pas de femmes et j’avais l’impression que tout le monde me tapait dessus. Plus sérieusement, c’était mon devoir en tant que citoyen pour aider mon pays. Je me suis engagé pour la même raison que tous les soldats. Il n’y avait rien de spécial dans mon cas.

. « Est-ce que tu pressentais où ton entraînement allait te mener quand tu as commencé ? »

Pas du tout. Mon seul but était de rester en vie. Je m’entraînais pour survivre. Si je suis devenu bon à l’entraînement, c’est uniquement parce que je voulais rester en vie.

 « Peux-tu décrire les débuts de ton entraînement ? »

C’était brutal. Très brutal. Nous avions un but spécifique et des gens dépendaient de nous pour réussir, alors nous faisions ce que nous pensions nécessaire pour être prêts.

 « Peux-tu nous donner quelques détails sur ce qu’était cet entraînement ? »

Les gens me posent souvent cette question. Ils veulent savoir spécifiquement ce que j’ai fait, comme si savoir ça leur donnerait une carte routière exacte qui les amènerait à l’exacte place où je me trouve aujourd’hui. Mais l’entraînement ne fonctionne pas comme ça. Il y a autant de chemins que d’individus. Les gens doivent s’entraîner en fonction de leurs situations, leurs propres besoins et circonstances. Ce n’est pas parce que j’ai fait quelque chose pendant mon entraînement que c’était nécessairement une bonne chose. Nous faisons tout ce qu’on nous ordonne de faire ou ce que nous pensons être la meilleure chose à faire à un moment donné, mais nous faisons tous des erreurs. Ce dont je suis sûr, ce qu’il y avait beaucoup de gens qui s’entraînaient beaucoup plus dur que moi. J’ai également connu beaucoup de gens qui étaient de grands héros de guerre. Je ne suis pas un héros. Je suis juste chanceux. Tout ce que j’ai, je le dois à Dieu.

  « Comment ton entraînement a changé depuis ? »

De toute évidence, mon objectif est différent maintenant. D’un côté, je suis toujours fortement impliqué dans l’enseignement aux professionnels. Chaque jour, des agents de sécurité, des officiers de police et des militaires passent ma porte. Ils viennent vers moi grâce à ma réputation et parce que j’ai travaillé dans les mêmes situations qu’eux. Ils savent que ce que je dis n’est pas qu’une question de point de vue. Si je leur dis quelque chose, c’est parce que ça a fonctionné pour moi et les équipes avec lesquelles j’ai travaillé. D’un autre côté, nous enseignons également à de nombreux civils. Le Systema est une méthode d’apprentissage très attrayante pour les adultes et les enfants. Il vous enseigne plus que simplement se battre, il enseigne aux gens à devenir plus forts et à se protéger, physiquement, spirituellement et psychologiquement.

 « Qu’en est-il de ton entraînement personnel ? En quoi consiste ta routine quotidienne ? »

Je suis vraiment un étudiant du mouvement. J’étudie tout le temps comment les gens bougent. Notre corps change constamment, alors chaque jour le travail de notre corps change  avec lui. J’enseigne dans mon école à Moscou, et à l’étranger. Pour être parfaitement honnête, je suis très fainéant par nature (sourire). Je préfèrerais manger que m’entraîner, mais des gens biens viennent à moi et me posent des questions sincères. En raison de mon expérience, j’ai des réponses pour eux et une obligation de les aider, de les guider. Le Systema est trop important pour ne pas le partager.

. « Il y a beaucoup d’idées fausses sur le Systema. Par exemple, certaines personnes pensent à tort que cela va à l’encontre des autres arts ou méthodes qui ne viennent pas de Russie. »

Certaines personnes cherchent la controverse. C’est dans la nature humaine de faire du sensationnalisme. Le Systema prend ses racines dans le christianisme orthodoxe russe. Les influences de cette religion sur notre art sont bien connues, elle nous a permis de le perpétuer et de le garder en vie, mais nous ne demandons pas aux élèves de se convertir à notre foi ou à une autre. Nos élèves et instructeurs viennent de tous horizons et de toutes croyances, hommes et femmes, jeunes et vieux. Il suffit de regarder la diversité parmi les instructeurs que nous avons certifiés. Le Systema est un cadeau universel.

 « Peut-être l’un des aspects les plus confus concernant le Systema, est l’énergie psychique. Peux-tu nous expliquer ce qu’il en est ? »

Pour l’entraînement, nous utilisons ce terme en référence à tout ce qui touche la psyché de votre partenaire. Cela fait simplement référence à tout ce qui n’est pas purement physique. Je réalise que ce terme a un sens différent ici, mais il n’y a rien de magique ou mystérieux là-dedans. Par exemple, en boxe, si un des combattants feint une attaque sur son adversaire et que celui-ci se penche en arrière sans avoir reçu de coup, il l’a contrôlé sans contact physique. Cela peut les rendre plus vulnérables aux strikes dans d’autres parties du corps. Il joue avec la psyché de son adversaire. Par exemple, si vous êtes capable de conduire sur l’autoroute sans toucher les autres véhicules, c’est une forme de travail psychique. Vous n’avez pas besoin de toucher chaque voiture pour savoir qu’elles sont là. Vous le sentez et maintenez votre espace personnel intuitivement. Les gens utilisent l’énergie psychique tous les jours sans s’en rendre compte. Au Systema, parfois nous jouons simplement le rôle de ces peurs, et les réponses peuvent se faire par le combat.

 « Quelles sont les applications de ce travail dans le combat réel ? »

Elles sont nombreuses. Si vous essayez d’éviter une bagarre, la façon dont vous positionnez votre corps et bougez vos mains jouera un rôle très important. Les mots que vous utilisez et votre manière de parler, même votre façon respirer et utilisez vos yeux peuvent faire la différence entre éviter un combat ou en provoquer un. Nous étudions tout cela. La plupart d’entre nous ne sera pas attaquée tous les jours de notre vie mais nous devons marcher dans la rue à travers la foule. En étudiant comment travailler sans contact, vous apprenez à mieux contrôler votre corps dans des situations sans agressivité. C’est mieux pour votre santé et ça calme votre esprit. Si vous n’arrêtez pas de vous cogner dans tout le monde, au bout d’un moment vous allez absorber beaucoup d’agressivité et trouver la confrontation où que vous regardiez. Bien sûr, ce n’est qu’une partie de l’entraînement.

 « Beaucoup de gens ont vu sur internet des clips vidéo de « travail sans contact », et ils pensent qu’il y a là quelque chose de surnaturel ou une tromperie. Que répondrais-tu ? »

Le but de l’entraînement est de rendre les élèves plus forts, pas plus faible. Pour être prêt au combat, vous devez avoir l’expérience du contact et de la résistance. Demandez à n’importe qui qui se soit entraîné avec moi (rires). Il n’y a pas de contact, mais ce n’est pas bon pour la santé de faire ça tout le temps, car cela fatigue et blesse le corps. Tout le monde respecte les boxeurs pour le réalisme de leur entraînement parce qu’ils comprennent ce qu’ils voient durant le combat. Quand des boxeurs combattent, ils se frappent mais ce n’est que la plus petite part de leur entraînement. La plupart du temps d’entraînement d‘un boxeur ne se passe pas sur le ring. Un boxeur va courir, sauter à la corde, travailler son jeu de jambes, ou faire du shadow boxing. Quand ils combattent, parfois c’est très léger. Même les boxeurs savent que l’on ne peut pas frapper fort tout le temps. Les lutteurs de Sambo font la même chose. Ils vont rouler l’un avec l’autre et s’entraîner en laissant des ouvertures pour travailler les prises et les clés. Ils n’essaient pas de briser les os de l’autre en y mettant toute leur force, tout le temps. Cela rendrait l’entraînement impossible. SI vous voulez apprendre à tomber, vous allez mettre une chaise ou un obstacle devant vous et sauter par-dessus jusqu’à ce que ça devienne confortable. Ce ne serait pas nécessaire qu’on vous jette ces objets dessus à pleine force ou que appreniez à sauter d’une voiture. Nous faisons la même chose, si ce n’est que le sport ne nous concerne pas. Nous travaillons sur les choses du quotidien et l’agression dans la rue. Parfois nous créons un obstacle ou une menace pour nos adversaires, comme un coup lent qu’ils peuvent éviter sans danger. Nous leur donnons le temps d’étudier l’attaque et leur réaction à cette attaque. Cela les aide à gagner en confiance et étudier le mouvement. Ce n’est qu’une toute petite partie de notre l’entraînement. La meilleure façon de comprendre pleinement et de simplement venir s’entraîner avec nous et ressentir les choses.

 « Tu dis souvent que le secret de cet art c’est justement que c’est un « système » qui s’adresse à tous les niveaux de la personnalité: le mental, le physique, et le spirituel. Etant donné que, pour toi, tout ceci est lié pour ne faire qu’un, que penses-tu des gens qui n’empruntent qu’une poignée de concepts ou d’idées au Systema plutôt que de s’impliquer totalement à l’art complet ? »

(Mikhail lève la pomme qu’il tient dans la main, et l’essuie sur sa chemise). « C’est comme cette pomme. Je l’offre ouvertement au monde. Je dis aux gens de tout prendre, je leur dis à quel point cette pomme est bonne. Je leur dis ce que cette pomme a fait pour moi et ce qu’elle peut faire pour eux, et pourtant, certains insistent pour n’en prendre qu’une petite bouchée. Qu’est-ce que je peux y faire ? C’est leur choix. Au bout du compte, je préfère manger la pomme toute entière ! ».

 « Depuis peu, ton fils enseigne de plus en plus. Il est présent avec ta famille, ici au Summit of Masters, et beaucoup d’entre nous le rencontrent pour la première fois. Que ressens-tu de voir ton fils marcher dans tes pas et suivre ton chemin ? »

Mon fils s’entraîne parce c’est nécessaire pour son travail (Danil Ryabko est lieutenant dans le secteur du maintien de l’ordre). Tout comme moi et mon père avant moi, il comprendra avec le temps la véritable profondeur de cet art, et sa compréhension grandira en même temps.

 « Le Systema continuant à se développer, crains-tu que la qualité se détériore, ou est-il prévu de standardiser le curriculum, les méthodes d’enseignement, introduire des tests ? »

(Il sourit et rigole). Les gens accordent tellement d’importance aux grades et aux niveaux. Ces choses n’ont pas d’importance dans le Systema. Tout ce qui compte c’est que vous appreniez à vous connaître, que vous deveniez une meilleure personne chaque jour, et que vous partagiez ce que vous apprenez avec ceux qui vous entourent. De cette manière, le Systema se protège de lui-même. Les bonnes personnes comprennent cela, sont attirés par le style et resteront pour l’entraînement. Ceux qui sont malicieux ou qui ne cherchent qu’à blesser les autres ne trouveront personne pour s’entraîner avec eux, et seront incapables de progresser. C’est la nature des choses.

 « Comment décrirais-tu le Systema à quelqu’un qui n’a jamais vu cet art ? »

Comme tu l’as dit, nous essayons d’aborder tous les aspects de la vie, pas seulement le combat ou l’auto-défense. Nous n’essayons pas d’être un art. Nous ne cherchons pas à faire des mouvements gracieux ou esthétiques. Nous ne suivons pas non plus les instructions spécifiques de quelqu’un d’autre. Il n’y a pas de modèles ou de formes fixes dans le Systema, il y a simplement le bon mouvement. Puisque nous avons tous un corps différent et des habilités différentes, nous exprimons également le Systema de manière différente.

 « Le Systema est basé sur ce que tu appelles « le mouvement naturel ». Beaucoup de gens pensent que cela signifie que toutes leurs actions sont naturelles, mais ce n’est pas ce que tu veux dire. Peux-tu nous expliquer plus en détails ? »

Quand on parle de mouvement naturel, on se réfère à la façon unique que chacun à de se mouvoir quand il est détendu et libre de toute tension. Tout le monde bouge différemment. Quand vous pratiquez le Systema, vous commencez à découvrir vos propres réflexes. C’est la première étape. Ensuite, vous commencez à apprendre à améliorer ces réactions en apprenant à vous détendre.

 « Quelles sont les clés pour apprendre à se détendre dans un combat ou une crise ? »

On en revient toujours aux principes de base. La respiration est la fondation de tout le reste. Nous savions tous respirer parfaitement quand nous étions enfant, puis nous nous somme confrontés au monde, nous avons découvert les chocs et le stress. Ceci peut anéantir notre habilité à respirer. Le Systema enseigne aux élèves à respirer sou l’effet du stress ou de la peur. Tout le reste part de là. Une structure corporelle et une posture correctes sont également très importantes. Quand vous êtes voûtés ou vous mettez en garde, vous pouvez déséquilibrer votre corps, stresser vos muscles, et par voie de conséquence, déséquilibrer votre psyché. Avoir une posture correcte signifie que tout fait ce qu’il est supposé faire – le squelette donne la structure, les muscles sont détendus et déploient leur force uniquement quand c’est nécessaire, et les articulations sont relâchées et élastiques.

Trop souvent, la respiration est vue uniquement comme un phénomène mécanique, les gens apprenant à respirer par le haut de la poitrine ou par l’estomac, mais respirer c’est bien plus que ça. La respiration est un phénomène physiologique. Quand vous respirez, vous remplissez votre sang d’oxygène et cela vous donne plus de force et d’endurance. Au Systema nous apprenons à respirer pour nous détendre, nous donner plus de puissance et nous guérir nous-mêmes. Ceci est très important. L’entraînement devrait être quelque chose qui s’améliore avec l’âge.

« Le Systema est devenu légendaire pour la puissance de ses coups. Est-ce que la respiration est la clé pour développer ça ? »

La respiration en est une part importante. La tension, la malice et l’ego peut vous voler votre puissance. Si vous ne pouvez pas contrôler votre propre esprit et votre corps, vous ne serez jamais capable de contrôler un attaquant. La respiration et la structure jouent un rôle important. Il n’y a pas de secret dans nos frappes. Pour tout dire, c’est même très simple. C’est simplement de la biomécanique, et permettre au corps de se comporter de la façon pour laquelle il a été conçu. Quand vous êtes tendus, vous corrompez l’alignement de votre corps, tandis que quand vous êtes détendus, vous permettez à chaque partie de votre corps de faire ce qu’on attend d’elle.

  « Le Systema a tellement de choses à apporter au-delà de ses applications en combat. Es-tu surpris qu’il n’y ait pas plus de gens qui soient attirés par ces bénéfices sur la santé ? »

L’intérêt est grandissant. Au début, les gens étaient focalisés uniquement sur nos racines militaires et tout ce qui y est associé, mais maintenant, de plus en plus, les gens apprennent les pratiques de santé que le Systema a à offrir. Nous avons récemment écrit un livre uniquement sur notre approche de la respiration. Elle est basée sur les recherches scientifiques russes, et a été utilisée en Russie pour traiter médicalement des gens. Le Systema est toujours nouveau en dehors de la Russie. Chaque jour, de nouveaux élèves réalisent les incroyables bénéfices que ces techniques respiratoires ont apportés à leur vie. Rien que ça, c’est déjà gratifiant. Comme tout ce qui est nouveau, cela va prendre du temps pour que le monde en tire bénéfice. Je suis simplement reconnaissant d’avoir la possibilité de partager ce que je sais.

 « Peux-tu donner aux lecteurs une idée de ce à quoi ressemble un cours de Systema ? »

L’entraînement est à chaque fois différent. Vous pouvez commencer par un échauffement basique. Le Systema compte de nombreux exercices uniques. Ça peut être un travail respiratoire pour préparer la psyché et le corps. Cela peut aussi être un travail plus difficile, comme des pompes, des exercices de résistance ou des exercices sur le poids du corps. Il est important de permettre aux élèves d’améliorer leur capacité à contrôler leur corps et développer leur sensibilité. Ensuite nous pouvons faire des exercices pour éduquer le corps, apprendre comment bouger naturellement contre des poussées, des frappes, des prises ou des armes. Les élèves travailleront lentement pour découvrir leurs réactions et les corriger. Lorsque des démonstrations sont faites, l’instructeur peut expliquer un principe et montrer différentes applications, mais l’on n’attend jamais des élèves qu’ils reproduisent une technique spécifique. On les encourage à expérimenter et travailler dans leur propre direction, et l’instructeur les guide. Ensuite, lorsque le niveau de confort augmente, contact et résistance peuvent être introduits. De cette manière, chaque classe reflète l’état d’avancement de l’élève commencer lentement et simplement pour devenir plus réel au fur et à mesure de votre progression.

 « Beaucoup de gens s’émerveillent de tes habilités personnelles. M’étant moi-même entraîné avec de nombreux maîtres dans différents arts martiaux, je suis toujours frappé par l’étendue de tes connaissances et par ta volonté de partager ce savoir. A quoi attribues-tu cela ? »

(Rires). Tout le monde a un potentiel. Chaque élève qui vient dans mon école a la capacité de devenir bien meilleur que moi. Le Systema est très efficace. Je respecte simplement les principes de base que j’enseigne, et je les pratique honnêtement. Toute la force que je peux avoir vient du fait d’être la personne la plus honnête et la plus authentique que je puisse être. Et bien sûr, Dieu m’a donné l’opportunité d’apprendre et d’enseigner, je lui en suis reconnaissant pour ça. Tout commence avec le fait d’être une bonne personne. Le reste suit naturellement.

 « Comment aimerais-tu voir le Systema dans dix ans ? »

Selon la volonté de Dieu, l’art va continuer à grandir comme il l’a toujours fait. Je crois que tout le monde peut tirer bénéfice du Systema.

. « Est-ce que tu ressens une pression à faire des démonstrations et à continuer les rencontres officielles en tant que directeur du Systema ? »

Je suis toujours heureux de montrer ce que je sais. Je ne cherche pas à me mesurer aux autres ou à prendre le dessus sur eux. Aujourd’hui nous nous sommes entraînés ensemble, toi et moi. Il y a eu du contact, exact ? Pourtant tu es revenu de cette expérience sain et sauf, et tu comprends mieux ton propre corps et ton propre potentiel. C’est parce que je n’essayais pas de te battre, je n’ai fait que te montrer ce qui pouvait être fait, et maintenant tu n’as que des émotions positives, aucune méchanceté.

  « C’est tout à fait vrai. Donc, en t’impliquant avec cette humilité, tu élimines la pression du combat en lui-même ? »

L’ego rajoute de la pression, sans aucun doute. Quand je m’entraîne avec les élèves, je fais ce que je peux. Si un jour je suis coupé par un couteau, alors je sais que je dois m’entraîner plus dur. Si Dieu choisit de ne pas prendre ma vie et me donne l’opportunité de continuer à apprendre, alors je la saisie et je fais de mon mieux. (Sourire) J’ai déjà été coupé.

Kevin Secours était un instructeur certifié par Vladimir Vasiliev et le Directeur de la Montreal Systema Academy. Il a interviewé Mikhail Vasilievitch Ryabko, le Directeur mondial du Systema et instructeur de Vladimir Vasiliev, le 16 août 2006, lors du premier Summit of Masters.

http://www.meibukanmagazine.org/

Par Martin Wheeler (septembre 2009)

Ces dernières années j’ai lu attentivement sur internet différents commentaires sur l’intérêt du Systema. Ils viennent de personnes qui n’ont vu des pratiquants expérimentés en action que sur Youtube ou en vidéo. Généralement une comparaison est faite avec les plus spectaculaires des arts de combat : les « Arts Martiaux Mixtes » [abrégé en anglais en MMA. ndt]. Les mêmes questions reviennent encore et toujours : « Pourquoi s’entraînent-ils lentement ? Pourquoi tout semble bien trop simple ? Pourquoi ce type est il tombé et semble incapable de se relever ? »

Je lis avec le même intérêt de quelle manière le Systema est défendu par ses pratiquants. Il ne s’agit pas de dire que ces questions sont sans intérêt, car elles en ont un, mais je les entends rarement lors des séminaires, des cours ou des entraînements, quelque soit le background martial des pratiquants ou la vitesse à laquelle ils travaillent.

Pour bien situer les choses il faut savoir que j’ai commencé la pratique des arts martiaux a un très jeune âge et j’ai pratiqué, en full contact, la plupart des techniques de boxe ou de lutte au sol, l’utilisation des armes, jusqu’aux techniques dites de « combat de rue ». Je me suis entrainé et j’ai combattu au cours des trente dernières années avec tout ceux qui ont croisés ma route, du simple débutant au combattant de full contact de niveau mondial. J’ai travaillé dix ans comme videur et je suis actuellement engagé pour partager ma connaissance du close combat avec différents professionnels des services de sécurité du monde entier ainsi que des combattants MMA, des pratiquants de Systema ou d’arts martiaux traditionnels et des civils.

Pourquoi dans ce cas, après avoir étudié toutes ces techniques avec un certain succès, ai-je choisi le Systema ?

Pour moi la réponse est simple : parce que je m’y suis mesuré. Je suis un de ceux qui ont utilisés toutes leurs ressources pour tester Vladimir Vasiliev et, dieu me pardonne, Mikhaïl Ryabko, quand je les ai rencontrés pour la première fois. J’attends encore de rencontrer une personne qui ne soit pas sorti de cette expérience dans le même état que moi : sonné, perclus de douleurs mais avec la conviction profonde que quelque chose de fondamental avait changé.

Pour dire les choses simplement : il y a beaucoup de choses dans le Systema qui ne sont pas visibles à l’œil nu. Si ce n’était pas le cas et qu’il était possible de comprendre ce qui se passe juste en le visionnant sur Youtube, ce ne serait pas du très bon Systema.

Les MMA sont très esthétiques, rapides et spectaculaires. La meilleure manière pour deux combattants d’en venir aux mains depuis les gladiateurs de la Rome antique. Vous pouvez voir ce qui se passe et les résultats parlent d’eux mêmes. On y retrouve des athlètes jouissant d’une excellente condition physique et très versatile.

J’aime les regarder, j’aime m’entrainer avec ses pratiquants. À mon avis, n’importe quelle personne qui s’entraîne aux MMA avec un niveau à moitié correct, homme ou femme, est à prendre très au sérieux.

Je vous entends déjà demander : si le Systema est si bien que ça, pourquoi ne le retrouve-t-on pas à l’UFC ? Je pense que c’est une excellente question.

Je pourrais demander : si le niveau de l’UFC est aussi bon, pourquoi ne lance-t-il pas un couteau dans la cage ?

C’est totalement irréaliste mais essayez de voir où je veux en venir. La dynamique du combat serait totalement transformée. Vous verriez deux combattants très entrainés contraints de s’adapter à de nouvelles données ou destinés à mourir rapidement. Je pense que tout le monde sera d’accord pour dire qu’encaisser un jab d’un combattant expérimenté, la frappe la moins létale des MMA, est une expérience désagréable mais lorsqu’on la compare à un coup de couteau…

Quand je me suis entrainé pour la première fois avec Vladimir, il m’interrompit au milieu d’un sparring et il me dit avec son style inimitable, « Martin, je connais des gens que tu pourrais mettre en pièces dans un ring », bien entendu, plein de fierté, je pensais qu’il m’avait fait un compliment jusqu’à ce qu’il s’en aille en ajoutant platement « mais ils te tueraient avant ».

Et c’est là que le bât blesse. Les stratégies, la philosophie et les déplacements qui sont très efficaces dans le cadre sportif du MMA peuvent également l’être dans la rue ou sur le champ de bataille, mais tout juste. Alors que dans le Systema tout est conçu pour ces deux derniers environnements, ce n’est pas spectaculaire mais tout aussi efficace dans ces situations que les MMA le sont dans une cage. La structure du Systema est volontairement conçue pour apparaître déstructurée et la vitesse d’exécution, bien que paraissant lente à l’œil nu est en fait parfaitement adaptée à l’action en cours. Cette lenteur trompeuse est due au fait que le pratiquant de Systema reste calme.

Récemment on m’a invité à introduire le concept du Systema à une unité de forces spéciales. On m’a alors montré les vidéos des différents instructeurs qui avaient été invités pour entrainer les soldats et qui montraient ce qu’ils avaient à enseigner. Parmi eux se trouvait un des meilleurs coach MMA du Pride. J’ai demandé aux officiers ce qu’ils avaient pensé de son entrainement. « Excellent » m’a répondu le Colonel, « mais pour nous c’est pratiquement inexploitable ».

Cela n’a rien de déshonorant pour le coach du Pride, qui était visiblement excellent. Mais il n’empêche pas moins que ce qui est bon pour une arène ne l’est pas forcément pour une autre. Le Systema n’est pas conçu pour un environnement sportif ou une mentalité sportive pas plus que le MMA n’est conçue pour un champ de bataille et la mentalité qui l’accompagne.

On peut par exemple s’entrainer pendant vingt ans au Jujitsu et être un lutteur exceptionnel. Mais si vous introduisez juste un adversaire de plus dans le combat vous ne ferez plus du Jujitsu. Il n’est pas conçu pour affronter deux adversaires en même temps, même au sol. Il est avant prévu pour combattre un adversaire à la fois.

Je ne dis pas que le pratiquant de Jujitsu ne l’emporterait pas au final, je dis juste que si il avait à combattre deux adversaires ou plus en même temps, peut-être armés, sur une base quotidienne, son entrainement commencerait à ressembler, au moins vu de l’extérieur, à du Systema. Riche de cette expérience, son travail face à un adversaire unique changerait également de façon drastique. Au bout d’une dizaine d’années sa pratique serait aussi étrangère à d’autres pratiquants de Jujitsu que l’est le Systema après des siècles de perfectionnements.

Le Systema, en tant qu’art martial, dans sa forme actuelle est principalement conçu pour des applications réelles. Il est destiné aux situations imprévues (plusieurs agresseurs, différentes armes, terrains irréguliers, luminosité réduite, espaces confinés, etc.), aux militaires, aux forces de l’ordre, aux services de sécurité, aux personnes qui doivent se battre alors qu’elles sont diminuées ou blessées ou qui doivent protéger un tiers, à des personnes âgées ou en mauvaise condition physique. Au Systema l’entrainement et le combat sont conçus pour éviter les blessures et même soigner les anciennes. Tout cela demande un entraînement, une attitude et un style différent de ceux d’un art de combat sportif.

Comme Vladimir [Vasiliev] l’avait dit une fois avec son flegme habituel « il se trouve que le Systema est aussi un art martial ». Il n’est pas possible de comprendre cela en l’observant simplement de l’extérieur…

Martin Wheeler est un instructeur sénior de Systema certifié par Vladimir Vasiliev. Martin donne des cours régulièrement à la Los Angeles School of Russian Martial Art. Il s’est entraîné dans divers arts martiaux depuis plus de 30 ans, de la boxe à la lutte en passant par l’usage des armes et le karate kenpo et pratique le Systema depuis dix ans. Il enseigne également à des unités du SWAT et des forces spéciales et est également scénariste à Hollywood.

par Konstantin Komarov (mars 2011)

Source : Russian Martial Art

Traduit par Alexandre Jeannette

Pour moi, l’essence du Systema consiste à apprendre comment gérer un environnement défavorable, c’est à dire à améliorer ses chances de survie. Personne ne peut établir une liste de toutes les situations difficiles que l’on peut rencontrer dans la vie et il est donc impossible de se préparer spécifiquement pour chacune d’entre elles. Il faut nous entraîner pour faire face quelque soit la situation. C’est la raison pour laquelle dans le Systema les techniques spécifiques et les méthodes de travail sont moins importantes que les changements qui se déroulent dans le corps et l’esprit du pratiquant.

Mon passage dans l’armée m’a appris à surmonter des situations difficiles mais j’ai dû apprendre à le faire en dépassant mes limites. Pendant les quatre années que j’ai passé en école militaire j’ai suffisamment couru pour faire probablement le tour du monde. On courrait sans arrêt du matin jusqu’au soir, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, en uniforme et en rangers, la plupart du temps avec nos armes et notre paquetage complet, parfois sur des skis, dans des parcours d’obstacles, dans les bois, à travers champs ou en terrain accidenté. Je détestais courir de tout mon cœur. Je me demandais, « à l’époque des voitures, des transports de troupes, des VABs et de tous les autres véhicules blindés, pourquoi, pourquoi devons-nous courir et marcher autant ? ». A l’époque je n’ai pas su répondre à cette question.

En plus de cela l’entraînement physique était intégré à d’autres sujets comme la tactique, les armes à feu, la topographie, la défense contre les armes de destruction massive ou les véhicules militaires. Cette « composante physique » impliquait de marcher ou de courir pendant des kilomètres avec nos armes et notre paquetage, souvent avec un équipement de protection, d’entrer et de sortir d’un véhicule en un temps limité, de charger/décharger des munitions, de monter et démonter des armes entre autres petits « plaisirs ». Et je me répétais sans cesse la même question (jusque dans mes rêves !) « Pourquoi a-t-on besoin de faire ça ? »

Juste après ma formation, au cours de ma première affectation, j’ai finalement eu la réponse à ma question. Je savais pourquoi j’avais enduré tout cela. Mes commandants et mes professeurs m’avaient aidé à développer mon endurance et un mental stable, les deux qualités qui déterminent l’aptitude de quelqu’un à supporter des situations difficiles et donc, à survivre. Comme le dit un vieux proverbe militaire [et accessoirement Friedrich Nietzsche dans « Le Crépuscule des Idoles » n.d.t] « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Effectivement en vous dépassant vous découvrez des ressources insoupçonnées. J’ai découvert que j’avais cette force intérieure et que mes subordonnés l’avaient aussi. Autrement ils n’auraient pas suivit mes ordres.

L’armée m’a donc appris à me dépasser et le Systema m’a appris à me connaître. Dans l’armée les exercices m’ont obligé à me dépasser alors que le Systema m’a permis de me développer. Avec un bon instructeur c’est un chemin plus court. Le Systema propose également son lot d’exercices mais je sais toujours ce que chacun d’eux change chez moi et pourquoi. Je peux me construire, découvrir et corriger mes imperfections et renforcer les qualités dont j’ai besoin. Le Systema est un outil merveilleux (et subtil) de développement personnel qui vous permettra de créer des fondations solides pour n’importe quel type de mouvement ou d’activité. Et vous ne le ferez non pas en cherchant à vous dépasser qu’en essayant de mieux vous connaître. Croyez-moi c’est un processus plus rapide et beaucoup plus agréable.

Essayez une petite expérience. Regardez une vidéo d’une danse assez simple (moderne ou folk) et essayez de reproduire les mouvements pendant une minute. Si vous y arrivez vous êtes sur la bonne voie dans le Systema. L’entraînement Systema donne à votre corps la liberté de reproduire avec facilité des mouvements complexes ou inhabituels. Vous souhaitez vous dépasser et en tirer les bénéfices ? Essayez de ramper sans vous aider de vos bras ou de vos jambes pendant 20 minutes et jusqu’à 90 minutes selon votre forme physique. Ensuite, en cours, faites un peu de lutte avec un partenaire ou entrainez-vous à faire des frappes simples, des saisies et des esquives en mouvement : les résultats du premier exercice se feront vite sentir. Cela vient du fait que nous pratiquons beaucoup d’activités en utilisant principalement nos bras et nos jambes alors que notre tronc bouge à peine. Mais cette approche ne peut pas plaire à tout le monde. Au camp Systema de cet été je vous offrirais d’autres options pour votre entrainements, plus simples et plus attrayantes.

Une interview de Vladimir Vasiliev et Konstantin Komarov réalisée par Brandon Sommerfeld et Kwan Lee (2011)

Source : la newsletter de Russian Martial Art.

Traduit par Alexandre Jeannette

Quelle est la plus importante vertu que doit posséder un combattant ?

VV : le calme et la Foi, reliés l’un à l’autre. Si vous êtes croyant vous êtes calme, sinon vous êtes impatient.

Quel est dans ce cas l’attribut ou la compétence la plus importante pour un combattant ?

VV : si vous avez le bon état d’esprit la compétence viendra. Vous ne pouvez pas vous concentrer uniquement sur la technique, si vous le faite elle sera creuse, incomplète et inutile en application réelle. En revanche, un bon état d’esprit vous donnera de la matière sur laquelle votre compétence pourra se développer naturellement.

KK : j’ajouterais l’aptitude à comprendre pourquoi vous faites ce que vous faites, quel est l’objectif ? Vous devez comprendre les principes sous-jacents [du Systema n.d.t] . La véritable compétence c’est de se comprendre soi-même, ensuite les choses s’éclairciront.

VV : c’est très difficile parce qu’un soldat ne doit pas trop réfléchir, il a juste besoin d’agir.

KK : réfléchir est une chose mais se comprendre soi-même en est une autre.

VV : c’est exact. Un soldat doit posséder un niveau de compétence et de compréhension suffisant pour remplir sa mission et revenir vivant. C’est juste ça : protéger le pays et revenir en vie.

Quelles évolutions avez vous notées dans l’entrainement militaire contemporain ?

KK : avant on était plus solidaires, on se battait ensemble. Maintenant les gens sont plus éloignés les uns des autres et cela devient difficile. Avant les gens étaient plus attachés à leur patrie. On ne peut pas se battre pour de l’argent, seulement pour une idée. Si c’est pour de l’argent vous n’irez pas jusqu’au bout, vous ne serez pas prêt à mourir (qui va profiter de tout cet argent sinon ?).

KK : Maintenant les choses sont également différentes à cause des avancées technologiques. Avant les choses se passaient plus en face à face maintenant tout s’éloigne. Vous tirez et vous voyez à peine votre cible. Avant, s’il y avait quelque chose de pourri chez un de vos compagnons d’armes vous pouviez le voir au cours du combat. Avec la technologie il peut continuer à vivre en restant corrompu beaucoup plus longtemps.

Avez-vous toujours aimé les arts de combats ou les avez découvert au cours de votre entrainement ?

KK : j’ai aimé ça dés l’enfance

VV : j’ai aimé ça tout ma vie, c’est vraiment une vocation !


Quelle différence majeure voyez-vous entre les méthodes de combat militaires et les arts martiaux destinés aux civils ?

VV : Il n’y a pas de comparaison possible, ils ne sont pas sur le même plan.

KK : dans un contexte militaire vous devez accomplir votre tâche en utilisant le moins de temps et de moyens possibles alors que dans un cadre civil c’est tout un processus… C’est très long.

VV : dans l’armée vous apprenez à tuer. Toute l’idée c’est de tuer. Pas de « se battre » , c’est différent. Les unités des Forces Spéciales poussent cette éducation plus loin. Même au sein de ces unités les gens arrivent avec un bagage en boxe, en grappling ou en lutte et ils l’utilisent. Mais donner à un soldat l’idée de se « battre » est une erreur. Une grosse erreur. Il ne peut pas se battre. C’est impossible. S’il se « bat » cela signifie qu’il n’est pas prêt. S’il n’est pas prêt il ne survivra pas.

KK : parfois les Spetsnaz utilisent les deux afin de faire face à des objectifs variés comme dans les cas où des unités spéciales doivent capturer un adversaire vivant dans un objectif précis.

Plus spécifiquement, à quel moment attends-t-on d’un soldat qu’il développe son propre style de combat ?

KK : quand le besoin s’en fait sentir. Dans un premier temps demandez-vous pourquoi vous avez besoin d’une armée. Ce n’est pas pour défendre la mère Patrie mais pour amener des jeunes à maturité. Pour qu’ils cessent d’être infantiles et deviennent mâtures. Il faut bien comprendre ça sinon vous aurez une vision distordue des objectifs de l’entrainement militaire. Le combat à mains nues n’est pas là pour résoudre des problèmes mais pour faire d’un individu un être à part entière. Pour qu’un homme devienne un homme. C’est un défi plus complet et global que de mettre une volée à quelqu’un.

Idéalement ils devraient donc travailler à s’améliorer et à se développer dés le départ… Mais je pensais surtout aux méthodes de combat que nous essayons d’inculquer au soldat du rang. Vous avez dit avant qu’une fois arrivé à un certain niveau il faut dépasser les bases et commencer le travail avancé.

KK : en Russie, la structure même de l’armée rendait cela inutile, il s’agissait avant tout d’éduquer les gens. L’armée n’est qu’une excuse pour faire passer des hommes par un entraînement « viril ». Bien sûr vous apprenez certaines choses et devenez plus capable de défendre la patrie. Mais c’est secondaire. C’est seulement lorsqu’un homme à mûri qu’il peut développer son propre style et ses techniques.

A quel point la foi est-elle importante pour un combattant ?

VV : c’est la fondation.

KK : en cas de coup dur vous devez avoir la Foi et il y a plusieurs niveaux de Foi. La plus élevée, celle en Dieu, ensuite celle dans votre pays ensuite peut-être celle dans votre officier… C’est différent pour tout le monde mais vous devez l’avoir.

VV : la Foi est un point fondamental, originel. Parfois on peut la perdre comme en Russie au temps du communisme. Mais il y avait quelque chose qui connectait les gens même ceux qui n’étaient pas croyants. Ils avaient quand même cette connexion parce qu’ils étaient près à mourir pour leur patrie ou leurs proches. Et c’est très proche, cela connecte à Dieu.

Qu’est-ce qui rend le Systema unique par rapport au Combat Sambo (par exemple) ou à d’autres méthodes de combat dans le monde ?

KK : Tous les autres arts martiaux ont un objectif spécifique : obtenir la victoire dans une compétition ou bien acquérir une technique ou un niveau de compétence. Le Systema est très large : à partir du Systema vous pouvez vous dirigez vers n’importe quel art martial. Vous êtes au sommet de la colline et vous pouvez descendre dans n’importe quelle direction. Mais notez bien que je parle d’un processus de « descente » dans ce cas.

VV : il est difficile pour les gens d’accepter ou de comprendre le Systema. Cela est dû au fait que l’essentiel du travail se fait sur vous et la plupart des gens n’aiment pas ça car cela les obligent à faire face à leur paresse et leur orgueil entre autres choses.

KK : le Systema est avant tout une victoire sur soi-même. Lorsque vous vous êtes dépassé vous pouvez affronter d’autres personnes.

Le Systema insiste énormément sur la respiration, pourquoi est-ce si important ?

KK : parce que les processus internes du corps ne peuvent être contrôlé d’aucune autre manière. Nous ne pouvons pas contrôler de manière consciente nos organes internes. Il n’y a pas d’autres clés qui mène à notre subconscient et notre système nerveux en dehors de notre respiration. Et si vous ne pouvez pas contrôler votre système nerveux vous ne pouvez pas travailler efficacement.

Une dernière question, comment voyez-vous l’avenir du Systema ?

VV : nous créons un nouveau site web et  de nouvelles opportunités d’entraînement et nous avons déménagé dans une nouvelle salle. Plus largement le Systema devrait être supporté par des gens solides. Malheureusement il y en a peu. Des personnes faibles divisent le Systema petit à petit. Si des personnes solides pouvaient le soutenir, ce serait l’idéal.

KK : Il y a le Systema tel qu’on aimerait le voir et le Systema là où il sera. Le Systema porte en lui les bases fondamentales de toute préparation athlétique et c’est là que l’on aimerait le voir. Le Systema a également un gros potentiel pour travailler avec les jeunes, particulièrement avec ceux qui sont en difficulté. Je travaille avec des groupes de ce genre depuis un moment. Le Systema a également a un énorme potentiel pour aider les gens à gérer le stress de la vie ordinaire. Le Systema peut vraiment aider une personne à faire face aux problèmes de la vie courante car il rend les personnes calmes , capable de penser clairement et de voir les choses avec clarté. C’est là qu’est le défi, cela nous ramène à ce que Vladimir disait à propos des gens solides, tout le monde n’est pas prêt à faire ce sacrifice, de l’accepter et de travailler sur soi-même. Cela fait beaucoup à assimiler. Nous en sommes là : travailler à partir d’une situation idéale et faire face à la réalité.

Traduction de l’interview de Vladimir Vasiliev publié sur: http://www.facebook.com/pages/Systema/68705282812?ref=nf

 

Cette traduction n’est pas officiel, mais vous pouvez néanmoins la reprendre comme vous voulez.

 

 

COMMENT ENSEIGNER LE SYSTEMA

Interview avec Vladimir Vasiliev – 1ère partie

 

Question: On constate un développement rapide du Systema. Beaucoup de gens aime pratiquer le Systema et le partager. Il serait utile que vous donniez des lignes directrices pour ceux qui enseignent comme Instructeurs Certifiés et ceux qui partagent de manière informelle entre amis, collègues ou en famille.

 

Réponse: D’accord, ce sujet mérite discussion. Avec le développement du Systema nous avançons vers une compréhension plus profonde qui rend les discussions et les entrainements plus intéressants. En premier lieu, je souhaiterais dire que si l’on démontre ou explique quelque chose, il faut savoir ce que l’on fait. Nous sommes responsables de tout ce que l’on donne à l’autre.

 

«Premièrement – Ne pas faire de mal», la règle fondamentale. Nous devons comprendre ce que nous enseignons et nous assurer de ne pas provoquer de dégâts physiques ou psychologiques à l’autre en aucune manière. C’est assez simple à comprendre, en Systema, tout ce qui détruit est mauvais, tout ce qui rend plus fort et construit est correct. Par exemple, si nous faisons des exercices en respirant correctement, cela développe le cœur, le système circulatoire, le système nerveux, et développe notre mental pour devenir calme et efficace. N’importe quel sport fait sans travail respiratoire va contraindre, endommagé et détruire tout les aspects de notre santé physique, et nous rendre instable, fragile et psychologiquement faible.

 

Il en va de même de l’adoption d’une position du corps droite et naturelle, de mouvements continus et «lisses» et d’un état d’esprit correct pendant que l’on s’entraine ou que l’on se bat. Ces principes généraux jouent les uns sur les autres. Gardez à l’esprit que le Systema, ce n’est pas de la mécanique, mais de la vie donc on ne peut pas faire une liste des catégories et des techniques à apprendre. L’apprentissage n’est pas technique mais intuitif et dynamique.

 

Question: Pouvez-vous donner un exemple des choses à faire pour un bon cours?

 

Réponse: Premièrement, l’instructeur doit être conscient de la condition des pratiquants. Pendant l’exercice, le pouls, la pression sanguine et la température monte. Quelqu’un peut arriver en cours avec une carence en sommeil ou en ayant bu la veille. Si on plonge cette personne dans des exercices physiques rigoureux, on risque de le contraindre inutilement, voir le blesser. Le rythme cardiaque idéal de travail est 60 pulsations minutes. Si on peut maintenir ce rythme et vérifier en fin d’exercice que l’on est revenu à 60, alors l’apparition de la fatigue est largement retardée. Même quand on augmente les paramètres, il faudra revenir à la normal. Bien sûre la clé pour contrôler ces paramètres est une respiration appropriée. Respiration et mouvement doivent marcher main dans la main. Comme vous le savez, la pression sanguine n’est pas toujours la même de chaque côté du corps, dans les différentes zones, en haut ou en bas. Respirer répartit la pression sanguine dans tout le corps.

 

On peut se rendre compte si une session d’entrainement a été faite correctement, Les participants doivent d’une certaine façon être remué émotionnellement. Si ils ont envie de se battre en sortant, on sait que l’entraînement et le travail respiratoire n’ont pas été conduit comme il faut.

 

Des exercices lents avec un travail respiratoires sont extrêmement bénéfique pour les tendons et le développement d’un corps fort et élastique. Ils permettent de se débarrasser de l’acide lactique. Ils permettent un travail rare sur les tissus conjonctifs et par conséquence amène de l’endurance et de l’explosivité. De plus le système nerveux sera plus fort et équilibré, car non stressé. Le travail respiratoire enlève le stress dès qu’il apparaît.

 

Je le répèterai, nous devons comprendre les implications de tout ce que nous faisons. Je vois dans mon cours tellement de gens venus d’autres arts martiaux ou sports qui se sont blesser non pas dans une bagarre ou un accident… mais juste dans un entrainement. Je vois tellement de gens sous pression psychologiquement, et pas à cause d’une bataille mais juste du fait de leur vie quotidienne, y compris de le pratique sportive. Cela est simplement dû au fait que l’on ne remarque et n’analyse pas ce que l’on fait et pourquoi.

 

Nous étudierons ce sujet plus en détail aux Summit of Masters cet été. Pour le moment, essayez SVP d’être plus attentif et sage par rapport à ce que vous faites. Si vous recevez des instructions, observez le professeur. Souvent, il n’est pas meilleur que les élèves, il est aussi tendu et inefficace dans ces mouvements. Si c’est la cas, que peut-il transmettre?

 

 

Question: Que peut faire l’élève qui découvre que l’instructeur à ce genre de problèmes?

 

Réponse: Il faut réaliser que nous ne venons pas nous entrainer avec une personne en particulier, mais que nous venons apprendre le Systema. Personne n’est parfait et nous devrions être indépendant. Aussi appelé «poznai sebia», «Connais-toi», le Systema est divers, riche et profond. Il y a énormément à apprendre en travaillant sur nous-même. Nous avons besoin de partenaires d’entrainements. C’est bien d’avoir un enseignant et du matériel pédagogique, mais finalement les réponses sont en nous. Les personnes avec lesquelles on s’entrainent, les DVD que l’on regardent sont des manières de nous comprendre nous-mêmes. Le savoir obtenu à travers un travail sérieux sur nous-mêmes est tangible, gratifiant et ne se perd pas,

 

Question: Vladimir, Je sais que dans le passé vous disiez que souvent quand les gens font cours, ils se précipitent pour obtenir des résultats, et qu’ils font des erreurs d’approche sur des choses basiques comme frapper ou marcher. Pouvez-vous détaillez ces erreurs classiques?

 

Réponse: Quand on s’entraine, on doit construire les fondations en premier, et devinez ce que cela comporte…marcher normalement. Ça me fait fait mal de voir tellement de gens, compte tenu de leur expérience, ne pas pouvoir marcher; 90% des gens ne sont pas capable de marcher à reculons. La tension crée une charge excessive dans toutes les articulations des jambes et du dos, qui est préjudiciable à la capacité de combattre en mouvement. Reculer est essentiel pour réagir aux frappes, aux attaques de couteaux, pour bouger dans une foule et dans beaucoup d’autres situations. SVP, faites attention à votre marche et avant et en arrière. Combiner différentes marches avec différents exercices de respiration. Il y a quelques combinaisons marche-respiration vraiment idéales que nous étudierons au Summit of Masters.

 

Une autre erreur habituelle arrive quand on étudie les frappes. La plupart des instructeurs passent beaucoup de temps à parler de la façon d’envoyée des frappes, mais néglige la façon de les recevoir, comme si il n’était jamais touchés. C’est quasi impossible dans un combat réel de ne jamais être touché. Par ailleurs, comment un élève peut-il pratiqué les frappes si son partenaire ne sait pas les recevoir? Recevoir les frappes doit-être étudié en premier et abordé de manière à augmenter leur impact graduellement. Cela implique aussi votre capacité à voir les tensions chez votre partenaire et chez vous-même.

 

Un autre point à propos de la précipitation à obtenir des résultats. Souvenez-vous que le but de entrainement n’est pas d’obtenir des mouvements rapides et sophistiqués mais d’apprendre à contrôler votre propre irritabilité, peur, colère et fierté.

 

Question: Pouvez-vous parlez de la place des émotions dans l’entrainement?

 

Réponse: En général, les émotions enlèvent de la puissance en nous rendant tendu et brouillent notre objectivité par rapport à la situation en déformant nos perceptions.

 

Nous devons surveiller nos sentiments, si nous nous sentons fière de nous-même quand nos sommes félicités et que nous avons du ressentiment quand nous sommes critiqués, cela nous apprend que nous sommes faibles et manipulable. Et c’est une bonne chose de reconnaître notre faiblesse, puisque l’on peut après travailler dessus.

 

La beauté du Systema est que l’entrainement comporte tous les éléments essentiels pour se débarrasser de ses émotions non-voulues. Travail respiratoire, exercices lents, bon état intérieur durant l’entrainement garantissent notre capacité à sentir nos propres tensions, voir notre fierté, notre égotisme, peur, impatience, agressivité. Une fois perçues, nous deviendrons capable de les éliminer de nos entrainements et de nos vies.

 

La découverte et le contrôle de soi est un travail difficile mais très gratifiant. Quand nous faisons les choses bien, un gigantesque sentiment de joie consciente et inconsciente nous envahie. Tout les gens que je connais qui font du Systema sérieusement sont devenu plus heureux et en meilleur santé.